La Croyance Religieuse
Introduction
Il est difficile de parler de « la religion » Il faut rappeler la diversité du phénomène religieux, et essayer de lui trouver une unité. Mais il ne faut pas nécessairement projeter des évidences qui nous viennent de notre propre culture.
Il faut rappeler la diversité historique des religions : on ne peut pas dire que la religion soit un discours sur Dieu : animisme, polythéisme, monothéisme existent.
Les religions peuvent avoir divers fondements : avoir un fondement mythico-poètique ( Grèce - Rome) ou s’appuyer sur un texte sacré. (Les religions du Livre dans notre culture)
Le discours religieux est un discours qui se déploie dans plusieurs sens
Une religion peut véhiculer une cosmogonie (expliquer la genèse du monde) Elle peut véhiculer des règles de vie en société, et prescrire des règles morales. Elle peut développer des espérances eschatologiques (discours sur les fins dernières). Les religions proposent ou non un salut. Historiquement les différentes religions ont développé plus ou moins tel ou tel aspect.
On peut distinguer deux aspects de la religion :
Il y a une présence sociale de la religion
Il y en a un vécu subjectif.
Objectivement, dans son aspect social, elle est pratique, rituel. C’est un phénomène qui s’observe dans les sociétés .
La religion (de Religare), relie l'individu à son Dieu, et l'individu à une communauté par des rites, des cérémonies, des pratiques. C'est une pratique institutionnalisée. (Religion Statique selon le vocabulaire de Bergson)
Subjectivement, dans l'intériorité de chacun, elle est croyance ou acte de foi.
La religion (de Relegere), renvoie à l'idée de respect, de rapport intime de l'individu à la divinité à travers la prière, la supplication, l'adoration. La religion suppose non seulement la pratique, mais la foi. Le sentiment religieux (religion dynamique, selon le vocabulaire de Bergson) La religion est croyance.
La croyance, c'est la disposition d'un esprit qui donne son adhésion. J'adhère à un dogme.
La croyance peut avoir tous les degrés de probabilité, elle peut être plus ou moins ferme. Je donne mon assentiment, sur la base de preuves, sans preuves, mais toujours en fait au delà de la preuve et la fermeté de mon assentiment ne dépend pas de la qualité ou de la quantité des preuves dont je dispose.
Nuance de sens : croyance et acte de foi.
La croyance est souvent naïve, crédule. Alain écrit :"c'est une pensée couchée".Je donne mon adhésion à ce qui est véhiculé par la société et la tradition.
L'acte de foi est d’avantage une décision lucide (alors que la croyance est naïve). C'est une volonté de croire, sans preuve ou au-delà de la preuve, mais ce à quoi on adhère n'est pas démontrable. L'acte de foi suppose une confiance au delà de ce que la raison peut calculer. En ce sens Pascal dit que Dieu parle au cœur, c'est à dire à une spontanéité connaissante. Les vérités divines affirme-t-il sont au-delà de la nature et de la raison et Dieu seul peut les mettre dans l'âme de la manière qu'il lui plait.(Art de Persuader)