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L'existentialisme est un humanisme

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7/ Est-ce dans la solitude qu'on prend conscience de soi ?
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(Développez la réponse sur une trentaine de lignes au moins comme une petite dissertation.)
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'''Quelques directions pour une analyse:'''
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Au terme de la démarche du doute méthodique, Descartes fait l'expérience d'une  connaissance de soi et de son essence acquise par uneréflexion solitaire. Le monde a été mis en doute, la conscience cartésienne se retrouve seule (on parle de solipsisme) et elle affirme son essence ou sa nature:Je me connais moi-même comme substance spirituelle. Autrui devra être déduit, son existence sera reconstruite dans une démarche ultérieure.
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Sartre récuse ces affirmations cartésiennes. Notre conscience de nous même appréhende en même temps que la nôtre l'existence d'autrui. "L'homme
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qui s'atteint directement dans le Cogito, découvre aussi tous les autres". Les hommes sont conditions de mon existence.
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Sartre affirme d'abord sa thèse et donne ensuite des exemples. Nos qualités " être spirituel, être méchant, être jaloux" dépendent de la reconnaissance de l'autre."L'homme ne peut rien être". Il n'a pas de nature ou d'essence. Il n'est pas défini une fois pour toutes comme le pourrait l'être le coupe-papier, par le projet d'un artisan créateur.L'homme n'est en un sens "rien", parce qu'il est libre de se choisir dans l'existence.

Version du 4 octobre 2010 à 16:00

Extrait de l'Existentialisme est un humanisme de Sartre;


«Ainsi, l'homme qui s'atteint directement par le cogito(1) découvre aussi tous les autres, et il les découvre comme la condition de son existence. Il se rend compte qu'il ne peut rien être (au sens où on dit qu'on est spirituel, ou qu'on est méchant, ou qu'on est jaloux) sauf si les autres le reconnaissent comme tel. Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre. L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi. Dans ces conditions, la découverte de mon intimité me découvre en même temps l'autre, comme une liberté posée en face de moi, qui ne pense, et qui ne veut que pour ou contre moi. Ainsi, découvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l'inter-subjectivité, et c'est dans ce monde que l'homme décide ce qu'il est et ce que sont les autres. »

J. P SARTRE

(1) Je pense


Questions sur le texte: (N'oubliez pas de citer les bribes de textes qui éclairent particulièrement vos réponses)


1/ Expliquez le «Je pense» cartésien et dites en quoi il s'agit de constituer «directement» une connaissance de soi.

2/ L'homme a-t-il une nature ou une essence pour Sartre?

3/ Quelle relation chaque homme entretient-il avec autrui?

4/ Si autrui est une liberté en face de moi, que devient ma propre liberté?

6/ Rédigez une introduction concise à l'explication de texte : (Thèse de l'auteur, problématique)

7/ Est-ce dans la solitude qu'on prend conscience de soi ? (Développez la réponse sur une trentaine de lignes au moins comme une petite dissertation.)


Quelques directions pour une analyse:


Au terme de la démarche du doute méthodique, Descartes fait l'expérience d'une connaissance de soi et de son essence acquise par uneréflexion solitaire. Le monde a été mis en doute, la conscience cartésienne se retrouve seule (on parle de solipsisme) et elle affirme son essence ou sa nature:Je me connais moi-même comme substance spirituelle. Autrui devra être déduit, son existence sera reconstruite dans une démarche ultérieure.


Sartre récuse ces affirmations cartésiennes. Notre conscience de nous même appréhende en même temps que la nôtre l'existence d'autrui. "L'homme qui s'atteint directement dans le Cogito, découvre aussi tous les autres". Les hommes sont conditions de mon existence. Sartre affirme d'abord sa thèse et donne ensuite des exemples. Nos qualités " être spirituel, être méchant, être jaloux" dépendent de la reconnaissance de l'autre."L'homme ne peut rien être". Il n'a pas de nature ou d'essence. Il n'est pas défini une fois pour toutes comme le pourrait l'être le coupe-papier, par le projet d'un artisan créateur.L'homme n'est en un sens "rien", parce qu'il est libre de se choisir dans l'existence.