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Réflexion Ethique

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(Nouvelle page : =La réflexion éthique= ==Introduction== L’éthique s’interroge sur les valeurs ou normes auxquelles l’action peut être référée. Il ne s’agit plus de dire ce qui est,...)
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Morale : du latin  mores , les mœurs.
Morale : du latin  mores , les mœurs.
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L’étymologie nous renvoie aux mœurs, pratiques d’origine obscure, transmises par la tradition que leur ancienneté seule impose et fait respectables. On peut partir d’un niveau pré-réfléchi de la morale en constatant que la morale, c’est toujours d’abord la moralité des mœurs. Avant toute réflexion , l’individu sait toujours ce qu’il doit faire parce que la société le lui indique impérativement. Le « Tu Dois » moral, se présente comme un « Tu dois «  social.Nous appartenons toujours à une société, à une communauté religieuse, à un groupe quelconque, et nous y puisons l’indication de ce que nous avons à faire ,soit parce qu’il exerce sur nous une contrainte, soit par paresse et conformisme .
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L’étymologie nous renvoie aux mœurs, pratiques d’origine obscure, transmises par la tradition, que leur ancienneté seule impose et fait respectables. On peut partir d’un niveau pré-réfléchi de la morale en constatant que la morale, c’est toujours d’abord la moralité des mœurs. Avant toute réflexion , l’individu sait toujours ce qu’il doit faire parce que la société le lui indique impérativement. Le « Tu Dois » moral, se présente comme un « Tu dois «  social.Nous appartenons toujours à une société, à une communauté religieuse, à un groupe quelconque, et nous y puisons l’indication de ce que nous avons à faire ,soit parce qu’il exerce sur nous une contrainte, soit par paresse et conformisme .
Le moment de la réflexion éthique,c’est le moment où l’homme s’interroge en conscience. Sous l’autorité de sa seule raison, chacun se pose par soi-même la question de ses fins.
Le moment de la réflexion éthique,c’est le moment où l’homme s’interroge en conscience. Sous l’autorité de sa seule raison, chacun se pose par soi-même la question de ses fins.
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Rappelons la démarche socratique. Lorsque Socrate invite au " Connais toi toi même " , il invite à s'interroger sur l'homme et sur sa vertu , c'est à dire sur l'excellence de sa conduite.Qu'est-ce que bien vivre , au sens de " Quel est mon accomplissement"?
Rappelons la démarche socratique. Lorsque Socrate invite au " Connais toi toi même " , il invite à s'interroger sur l'homme et sur sa vertu , c'est à dire sur l'excellence de sa conduite.Qu'est-ce que bien vivre , au sens de " Quel est mon accomplissement"?
(Revoir la Question du Ménon: Est-ce que la vertu s'enseigne ? Qu'est ce que la vertu ?
(Revoir la Question du Ménon: Est-ce que la vertu s'enseigne ? Qu'est ce que la vertu ?
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==Morale et moralité des moeurs , la camisole de force sociale==
==Morale et moralité des moeurs , la camisole de force sociale==

Version du 1 février 2009 à 10:55

La réflexion éthique

Introduction

L’éthique s’interroge sur les valeurs ou normes auxquelles l’action peut être référée. Il ne s’agit plus de dire ce qui est, mais ce qui doit être L’éthique est le lieu d’une exigence. L’homme s’interroge sur ses fins, ses buts, ce qui peut être la perfection de sa conduite.

L’étymologie peut nous servir de point d’appui

Ethikos : qui concerne les mœurs

Morale : du latin mores , les mœurs.

L’étymologie nous renvoie aux mœurs, pratiques d’origine obscure, transmises par la tradition, que leur ancienneté seule impose et fait respectables. On peut partir d’un niveau pré-réfléchi de la morale en constatant que la morale, c’est toujours d’abord la moralité des mœurs. Avant toute réflexion , l’individu sait toujours ce qu’il doit faire parce que la société le lui indique impérativement. Le « Tu Dois » moral, se présente comme un « Tu dois «  social.Nous appartenons toujours à une société, à une communauté religieuse, à un groupe quelconque, et nous y puisons l’indication de ce que nous avons à faire ,soit parce qu’il exerce sur nous une contrainte, soit par paresse et conformisme .

Le moment de la réflexion éthique,c’est le moment où l’homme s’interroge en conscience. Sous l’autorité de sa seule raison, chacun se pose par soi-même la question de ses fins.

Qu’est- ce que bien vivre, quelles sont mes fins ? Question grecque : quelle est ma nature d’homme, et comment l’accomplir au mieux. (Le souci de soi) L’homme qui prend en charge une réflexion se fixe des buts et essaie de tendre à les réaliser par lui-même. Cet accomplissement peut se faire dans la communauté politique ou hors d’elle ;(Platon et Aristote pensent encore que bien vivre, c’est vivre dans la cité . Stoïciens et épicuriens recherchent plutôt à vivre en autarcie, quelque soit le contexte politique.

La question moderne est plutôt une question « Que dois-je faire. ?» Dois-je aller vers un accomplissement de ma nature, ou vers l’obéissance à des principes universels ?


Il s’agit alors de chercher à fonder ses propres règles de conduite.Ceci ne signifie pas nécessairement nier la valeur de la coutume . On peut choisir de manière réfléchie de souscrire aux règles de la société à laquelle on appartient.

Rappelons la démarche socratique. Lorsque Socrate invite au " Connais toi toi même " , il invite à s'interroger sur l'homme et sur sa vertu , c'est à dire sur l'excellence de sa conduite.Qu'est-ce que bien vivre , au sens de " Quel est mon accomplissement"? (Revoir la Question du Ménon: Est-ce que la vertu s'enseigne ? Qu'est ce que la vertu ?

Morale et moralité des moeurs , la camisole de force sociale

Nietzsche emploie dans la Généalogie de la morale , l'expression de camisole de force sociale, pour rappeler l'ancrage des comportements " moraux" dans la société.

Nous donnons un sens moral à un acte quand nous pouvons dire qu’il est conscient et que nous trouvons à sa racine une intentionnalité volontaire. Les concepts moraux les plus fondamentaux ont un sens social. Nietzsche essaie d’en faire la généalogie. De manière très ancienne, la morale ne met même pas en jeu la réflexion individuelle, la conscience ou la liberté de choix. Plus fondamentalement, il existe un ordre social à respecter . Toute transgression est ressentie comme un désordre, une mise en question du groupe.

Nietzsche fait ainsi la généalogie de la notion de faute et de celle de responsabilité.

Nous parlons de faute morale, parce qu’il y a conscience et libre choix à la racine d'un acte .Longtemps, les plus anciennes sociétés n'ont connu que la notion de dette. Qui transgresse les règles du groupe introduit un désordre et doit rétablir l’ordre ancien. Il peut le faire en rendant un équivalent matériel. Les anciens codes francs sont des systèmes de compensation, des systèmes d’établissement d’équivalences matérielles. L’intériorité morale ne semble pas exister ou être prise en compte . Le châtiment ne vise d’ailleurs pas à changer cette intériorité, à modifier le coupable. La société utilise les supplices comme mnémotechnique, afin d’ancrer dans les mémoires des hommes oublieux de ses règles deux ou trois « Tu dois ». De la même manière, elle peut choisir de mettre à mort un bouc émissaire, ce qui montre bien qu’elle se préoccupe de défendre son ordre plutôt que de s’interroger sur l’auteur réel de l’acte. Enfin, le châtiment est plutôt de l’ordre de la vengeance. Celui qui a été lésé, ou la société elle même réclamant le paiement de la dette en un équivalent souffrance.

Le fonds de la vie morale, n’est- il pas le lien de l’individu au groupe et le sentiment qu’il a de lui appartenir ? Le sujet moral, tel que nous le définissons ne s’est pas encore découvert.

Comment passer de ce niveau pré - réfléchi de la morale à un niveau réfléchi ? Il faut découvrir la nature sociale de la règle.

Comment peut naître cette critique ?

L'histoire présente quelques exemples. Une société peut trouver une invitation à réfléchir sur ses pratiques en se heurtant à une autre société. Au 18ème siècle, l’Occident rencontre d’autres cultures et s’interroge sur lui-même. La relativité de la règle sociale apparaît à la conscience. Si cette règle est relative et contingente, que vaut-elle donc ?

En Grèce, les sophistes, intellectuels itinérants avaient pris conscience de la relativité des règles morales et leur donnaient le statut de convention.

Rappelons toutefois les écueils de la comparaison entre les cultures. ( Voir cours sur la Culture) Ces écueils nous amèneront à nous poser la question : peut-on découvrir ses règles morales dans l’expérience ?

Le préjugé ethnocentrique : la tendance à discréditer ce qui est autre, à se considérer comme seuls civilisés et à dire que les autres sont des barbares ou des sauvages.

L’idéalisation d’une autre culture. (Le mythe du bon sauvage). Diderot : « Les Suppléments aux Voyages de Bougainville » idéalise les mœurs tahitiennes en en faisant une expression directe de la nature : « Nous suivons le pur instinct de la nature. » fait -il dire au tahitien,choisissant de dire que la nature est supérieure à la convention sociale.

Nous avons tendance à critiquer nos règles sociales parce qu’elles pèsent sur nous et limitent notre action. Si nous appartenions à une autre culture, ces autres règles « nous paraîtraient aussi intolérables » Levi-Strauss

Comparer nos mœurs à d’autres mœurs nous en fait découvrir la relativité, le manque d’universalité. Nous comprenons alors la nécessité d’une norme qui vienne juger la coutume (nous dire où se trouve la meilleure), mais l’expérience ne produit pas elle-même cette norme. Ne faut-il pas en appeler à la raison plutôt qu’à l’expérience pour répondre à la question « Que dois-je faire ? »